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THIERNO SEYDOU NOUROU SY, DG BNDE: « Le Sénégal a besoin de se mettre à niveau en matière de technologie pour mieux accompagner les PME »

Le Sénégal a besoin de se mettre à niveau en matière de technologie pour
mieux accompagner les petites et
moyennes entreprises(PME) à traversl’af-
facturage et le crédit-bail,soutient Thierno
Seydou Nourou Sy, directeur général de la
Banque nationale de développement éco-
nomique (BNDE). Le crédit-bail, une tech-
nique de financement en progression sur
le marché, peut « permettre à ces entre-
prises de se mette à niveau », a-t-il indiqué.
Thierno Seydou Nourou Sy s’exprimait
jeudi, à Dakar, lors d’une journée de pré-
sentation de ces deux produits de finance-
ment. Le crédit-bail, également appelé
« leasing », est une technique de finance-
ment d’une immobilisation par laquelle
une banque ou une société financière ac-
quiert un bien meuble ou immeuble pour
le louer à une entreprise.
L’affacturage constitue pour sa part un
moyen de financement permettant d’ob-
tenir rapidement une avance de trésorerie
par la cession de factures en attente de rè-
glement. Cet outil est considéré comme
un produit d’appel qui permet d’aller vers
la formalisation, car en même temps que
les factures sont prises en charge, la
Banque peut aider les entreprises concer-
nées à se formaliser afin de bénéficier de
produits alternatifs. Selon le DG de la
BNDE, l’affacturage est un produit qui fa-
vorise la chaine de valeur économique à
travers la mise en place d’un écosystème
par le biais de la relation client-fournis-
seur, en vue d’accompagner toute la
chaine de valeur économique.
« Nous avons exploré d’autres secteurs
d’activités comme le secteur pétrolier avec
le contenu local. Nous avons aussi exploré
le secteur minier et nous pensons que le
crédit-bail peut le faire », a déclaré Thierno
Seydou Nourou Sy.
Ces produits alternatifs permettent
d’accompagner les PME dans le finance-
ment de son exploitation, et dansle cas du
crédit-bail, « il s’agit de les appuyer en in-
vestissements avec moins de coûts et de
mobilisation de ressources », selon M. Sy.
Aussi la BNDE a jugé nécessaire d’échan-
ger avec la clientèle sur ces produits, les
améliorations à apporter mais aussi l’ap-
préciation relative au service offert.
« Ce sont des produits identifiés dans le
monde pour être des produits de finance-
ment inclusif. Au Sénégal, le besoin iden-
tifié pour le crédit-bail tourne autour de
400 milliards de francs CFA maisle constat
est que les financements octroyés ne sont
pas très loin de 50 milliards. Cela dénote
la marge de progression sur ce produit
alors que nous avons des besoins d’inves-
tissements importants », a expliqué le DG
de la BNDE. Il a assuré de la volonté de la
Banque nationale de développement éco-
nomique d’accompagner les PME « à se
mettre à niveau », à l’image du secteur mé-
dical post-Covid-19.
Cet accompagnement, selon lui, doit
être dynamique, notamment pour bien ac-
compagner le secteur de la numérisation,
du digital, de la technologie.
« Ce sont des secteurs qui bougent et
qui doivent être renouvelés. Nous pensons
que le crédit-bail est destiné à ces sec-
teurs », a-t-il indiqué.
« Nous avons un encours de 12 milliards
maisl’objectif est d’aller au-delà et donner
les moyens d’atteindre les objectifs du bu-
siness-plan 2022-2026, qui sont de l’ordre
de 30 milliards. Une manne est réservée
aux PME et c’est pourquoi nous avonsjugé
d’en discuter avec elles pour qu’elles puis-
sent y participer », a ajouté Thierno Seydou
Nourou Sy. Ce qui est recherché selon lui,
avec ces deux produits, c’est de donner à
l’entreprise les moyens de pouvoir es-
compter les factures auprès de son four-
nisseur.
« C’est une opportunité donnée à l’en-
treprise de continuerson activité sansrup-
ture. Derrière, c’est aussi un moyen à
l’entreprise de fidéliser ses clients », a-t-il
insisté, avant de préciser : « Les besoins des
PME sont prioritaires car notre mission est
de les financer dans la mesure où les pro-
blématiques de financement, d’exploita-
tion et d’investissement sont plus réels et
palpables dans la PME que dans les
grandes entreprises qui ont desfacilités de
lever des fonds ».
« C’est la PME qui a plus de problèmes
d’exploitation. C’est pourquoi, elle est
prioritaire », a assené Thierno Seydou Nou-
rou Sy, selon qui pour autant « l’informel
ne doit pas se dire qu’il est n’est pas
concerné ». « Il en fait partie parce que le
processus d’affacturage permet à ces PME
informelles de se formaliser davantage en
se mettant dans la chaîne de valeur éco-
nomique », a fait observer, Thierno Seydou
Nourou Sy.
APS