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Youssou Diallo : « Il nous faudra un homme politique au profil technocrate, qui ne sera pas là-bas pour apprendre »

Loin s’en faut de la vision du conseiller politique de Khalifa Sall, Moussa Taye, le président du Club Sénégal émergent Youssou Diallo qui dit avoir longtemps défendu le retour du poste de Premier ministre dans le gouvernement, est de ceux qui pensent qu’à l’heure actuelle, et vu le contexte politique, économique et social un peu perplexe, le Sénégal a besoin d’un homme de consensus fort, mais dans une primature rationalisée tant dans le cadre de son fonctionnement que de ses effectifs.

« Quand le poste a été supprimé, j’ai compris la mesure prise et j’ai défendu les raisons qui ont été défendues avec le Fast-Track pour accélérer les dossiers. Maintenant à la suite des évènements de Mars, le club Sénégal émergent avait sorti un communiqué pour demander le retour du poste de Premier ministre, avec une primature rationalisée et un remaniement profond du gouvernement. Donc nous avions fait partie des gens qui avec l’évolution des circonstances, avaient demandé effectivement que ce poste soit ramené pour plusieurs raisons, dont d’abord la nécessité d’alléger un peu le président de la République pour éviter ce qu’on appelle un effet d’encombrement des dossiers. Parce qu’à partir de la suppression du poste de Premier ministre, de facto, le président devenait le chef du gouvernement, ce qui veut dire que l’ensemble des ministres s’adressait directement à lui et compte tenu de la situation, le président a aussi un calendrier international mais aussi des activités sociales et politiques. Et n’oubliez pas que quand la covid-19 est survenue, nous avions noté l’accélération du phénomène de l’émigration irrégulière, tout cela combiné avec les évènements de Mars aggravés par la situation économique, nous avions dit qu’il était nécessaire de faire revenir le poste de Premier ministre.

Dans ce cadre, je soutiens toujours le retour du poste de Premier ministre au Sénégal avec une primature rationalisée dans le cadre de son fonctionnement et de ses effectifs et qui, dans ses procédures, va répondre aux préoccupations du pays et de prise en charge des dossiers majeurs du Sénégal, de règlement de la demande sociale, particulièrement l’emploi des jeunes, avec une accélération des projets d’infrastructures et de développement du pays afin que nous puissions atteindre un taux de croissance à deux chiffres.

Donc cela suppose qu’il y ait quelqu’un qui s’occupe de cette question à plein temps, très subtil et efficace. Le profil que je vois, il faudrait d’abord qu’il soit un profil technocrate, quelqu’un qui est un homme d’État, qui connaît bien l’État, qui a aussi pratiqué l’État au plus haut niveau, et quelqu’un qui ne sera pas là-bas pour apprendre quoi que ce soit, mais quelqu’un qui se met très vite à la tâche. Donc, il va falloir qu’il soit un homme d’État avec un profil technocratique, un homme de consensus.

Qu’il ne soit pas un profil qui divise la classe politique, ce que l’on appelle un peu la majorité présidentielle. Qu’il ne soit pas aussi un profil envahissant par rapport au président de la République, et il faudrait qu’on évite le phénomène de dualité au sommet de l’État. Bref, un homme politique au profil technocratique. Il ne doit pas être quelqu’un qui vient apprendre mais une personne opérationnelle », souligne le président du Club Sénégal émergent, non moins PCA de la Sonacos.