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Présidentielle 2024: Dr Cheikh Kanté valide la candidature du président Macky Sall sur fond des décisions du conseil constitutionnel

Dans un entretien exclusif, le ministre en charge du Pse, Dr Cheikh Kanté est revenu de long en large sur les raisons valables qui permettent au président de la République, Macky Sall d’être candidat en 2024. Lucide et cohérent, Dr Cheikh Kanté a été du staff direct du président de la République, le premier à théoriser dans nos colonnes et dès novembre 2022 sur les berges du Sine à Fatick que Macky Sall peut et doit briguer un deuxième quinquennat à partir de février 2024. Ce ministre d’Etat en charge du Plan Sénégal Emergent développe des argumentaires puissants, crédibles et convaicants tirés essentiellement des trois décisions majeures rendues par le Conseil Constitutionnel. Dr Cheikh Kanté allie la raison et la passion comme fondement de son argumentaire.

« D’abord la raison, qui doit l’emporter sur la passion, m’a poussé à une relecture des décisions du conseil constitutionnel, pour me faire, par moi-même, une idée claire du contexte juridique. Cela m’a naturellement amené à visiter le site de cet institution où j’ai pu me pencher de près sur trois documents importants notamment les décisions numéro 1-E-2012 du 27 janvier 2012; Numéro 2 d’ordre 108- Affaire No 1/E/2012; les affaires numéros 3 à 10 et 12 à 14-E-2012 du 29 janvier 2012; et la décision numéro 1-C-2016 du 12 février 2016. », a expliqué Dr Cheikh Kanté attirant l’attention sur la pertinence de chacune des décisions de la plus haute juridiction.

« La première décision numéro 1-E-2012 du 27 janvier 2012 avait validé la candidature de Maître Abdoulaye Wade, sur la base des dispositions des articles 27 et 104 de la constitution de 2001, mettant ainsi fin au grand débat entretenu sur le sujet, à l’époque. Il faut rappeler que le conseil constitutionnel avait reçu 17 candidatures : celles de Moustapha Niasse, Macky Sall, Idrissa Seck, Abdourakhemane Sarr, Abdoulaye Wade, Mor Dieng, Cheikh Tidiane Gadio, Mamadou Abdoulaye Dieye, Doudou NDoye, Djibril NGom, Ibrahimà Fall, Keba Keinde, Youssou NDour, Ousmane Tanor Dieng, Diouma Dieng DIAKHATE, Oumar Khassimou Dia, et Amsatou Sow Sidibe. Finalement, les candidatures de Abdourahemane Sarr, Keba Keinde et Youssou NDour avaient été déclarées irrecevables par le conseil constitutionnel. La deuxième décision du conseil constitutionnel, sur les affaires numéros 3 a 10 et 12 a 14-E2012 du 29 janvier 2012 affaires numéro 3 a 10 et 12 a 14-E-2012, portait sur les décisions rendues, suite aux 10 recours demandant l’annulation de la candidature de Monsieur Abdoulaye Wade retenue sur la liste publiée le 27 janvier 2012 par le conseil constitutionnel, d’une part, et sur le recours de Monsieur Abdoulaye Wade sur l’irrecevabilité des candidatures de Messieurs Idrissa Seck, Macky Sall et Cheikh Tidiane Gadio, candidats qui ne seraient pas en règle vis à vis de la législation fiscale, en violation de l’article LO.116 du code électoral, d’autre part. A cet effet, le conseil constitutionnel avait confirmé la validité de la candidature de Monsieur Abdoulaye wade, car considérant que, relativement à la constitution de 2001, le President Wade effectuait, de 2007 à 2012, son premier mandat. Il était donc en droit de se présenter à l’élection du 26 février 2012, pour un second mandat. Sur la valeur juridique de la déclaration du Président Abdoulaye Wade, qui affirmait avoir verrouillé la constitution et n’être pas en mesure de faire un troisième mandat, le conseil constitutionnel avait considéré que l’opinion exprimée par le Président de La République, quelle que soit, par ailleurs, sa solennité, ne pouvait valoir régle de droit, dès lors qu’elle ne se fondait pas sur un acte législatif ou réglementaire. Cette déclaration ne saurait en aucun cas constituer une source de droit. Concomitamment, le Conseil constitutionnel avait confirmé la validation des candidatures de Messieurs Idrissa Seck, Macky Sall et Cheikh Tidiane Gadio. C’est dans ces conditions que les différents candidats étaient partis en campagne électorale et, le premier, le candidat Macky Sall avait lancé un appel pour un respect strict des décisions du conseil constitutionnel. On connaît la suite. Au deuxième tour du scrutin, le candidat Macky Sall avait été élu Président de la République par l’écrasante majorité de nos concitoyens. », a rappelé le ministre d’Etat, Dr Cheikh Kanté. Pour étayer ses propos, ce dernier poursuit son raisonnement en convoquant la 3ème décision du conseil constitutionnel numéro 1-C-2016 du 12 février 2012 affaire numéro 1-C-2016, dont il faut d’après lui, retenir des faits notables.

1. le Président Macky Sall avait lui-même saisi le conseil constitutionnel, par lettre 0077/PR/CAB/MC.JUR du 14 janvier 2016, aux fins d’examiner la conformité du projet de révision de la constitution à l’esprit de la constitution du 22 janvier 2001 et aux principes généraux de droit;

2. la démarche du President Macky Sall s’inscrivait dans une logique de contrôle préventif de la conformité de son projet de révision constitutionnelle à l’esprit général de la Constitution et aux principes généraux du droit;

3. le conseil s’était, par conséquent, prononcé sur la régularité de la démarche, sur le contenu du projet de révision, notamment sur la forme et le fond;

4. Sur la régularité, le conseil constitutionnel avait considéré la procédure comme régulière et pouvant être poursuivie;

5. Sur la forme du contenu, des remarques avaient été faites sur la présentation de 5 articles;

6. Sur le fond, l’article 2 de la décision disposait que l’article 5, relatif aux mesures abrogatoires, ne devrait viser que l’aliéna 2 de l’article 26 de la constitution; l’article 3 confirmait que la disposition transitoire, prévue à l’article 27 dans la rédaction que lui donnait l’article 6 du projet, qui stipulait que cette disposition s’appliquerait au mandat en cours, devrait être supprimée.

Le Conseil constitutionnel avait considéré que cette démarche n’était conforme, ni à l’esprit de la constitution, encore moins à la pratique constitutionnelle. Par conséquent, la loi nouvelle sur la durée du mandat du Président de la République ne pouvait s’appliquer au mandat en cours. A la lecture de ces différentes décisions, il était donc parfaitement clair et sans ambiguïté, que le droit avait été dit par le Conseil constitutionnel, et que le Président Macky Sall avait bien demandé que son mandat de 7 ans qui était en cours, soit comptabilisé comme son premier mandat. Les réalités du droit et de la pratique constitutionnelle en avaient décidé autrement. La raison était donc venue à bout de ma réflexion sur l’éventualité d’une candidature du président Macky Sall pour un second quinquennat.

Au delà de l’approche juridique, Dr Cheikh Kanté fonde également sa position sur l’ambition de voir le Sénégal sur les rampes de l’émergence.

« Le Senegal étant ma patrie, il est naturel de l’aimer, et de souhaiter voir ce pays émerger. En bâtissant des institutions fortes après les indépendances, le Président Senghor affirmait qu’en l’an 2000, Dakar serait comme Paris. Le Président Diouf avait poursuivi son œuvre. En 2000, notre pays avait connu sa première alternance démocratique. En 2012, enfin, le peuple Sénégalais souverain avait porté son choix sur le président Macky Sall et sur son programme d’espérance « le Yonu Yokute », devenu aujourd’hui le Plan Senegal Emergent. La mise en œuvre du PSE, qui ne laisse personne sur le bord de la route, a permis au Sénégal de se métamorphoser, dans tous les domaines sans exclusive. Il s’y ajoute qu’en 2023, les premiers barils de pétrole et de gaz devraient sortir de terre. Macky SALL est un leader charismatique, qui a la trempe, la carrure et l’expérience qu’il faut pour diriger ce pays, dans un contexte de recomposition géopolitique et géostratégique. », a soutenu Dr Kanté. Selon lui, au-delà même du Sénégal, Il y va de l’avenir de l’Afrique, des générations actuelles et futures.

« L’engagement et la passion militante, qui transparaissent dans mes propos, m’ont poussé à faire entendre ma voix, afin de convaincre le Président Macky Sall d’être le candidat de notre coalition pour 2024. Cela me semble tout à fait légitime. », a-t-il poursuivi. Dr Cheikh Kanté croit d’ailleurs que c’est l’opposition sénégalaise qui alimente le débat sur la question du 3 eme mandat, espérant ainsi écarter le Président Macky Sall de la course, et éliminer un adversaire bien trop dangereux pour eux.

« Ce qu’il faut retenir. Les populations trancheront le jour de l’élection. L’opposition n’a nul besoin de tenir en otages les populations, et de mettre à mal les libertés individuelles et collectives. Quant aux étrangers qui s’immiscent dans nos affaires intérieures, pourquoi n’iraient ils pas défendre Donald Trimp ou Bolsonero ? Ils auraient pourtant fort à faire dans leurs propres pays où on assiste à des dérives au quotidien. Les Africains sont majeurs, et suffisamment responsables, pour prendre en charge leur propre destin.

Justement évoquant les cas de l’ancien chancelier allemand Angela Merkel a exercé le pouvoir en Allemagne de 2005 à 2021. En Chine en ce mois de mars, Xi Jinping a été réélu sans surprise vendredi à la présidence de la Chine pour un inédit troisième mandat de cinq ans. Pourquoi lorsque c’est en Afrique, on tente de nous dicter la conduite à tenir. Ne peut-on pas d’une hypocrisie intectuelle ? Justement vos exemples et vos références me mettent à l’aise. Parce qu’en réalité, malgré nos indépendances, les intellectuels et certains politiciens africains et sénégalais sont encore dans un mimétisme à l’occident insupportable. L’on peut accepter des choses se passent ailleurs, mais chez nous, nous refusons cela. Et encore, ce n’est pas d’ailleurs une question de troisième mandat comme j’ai eu à le développer, mais d’un homme qui brigue un second mandat et dernier mandat

de 5 ans. Je suis désolé, mais l’un des facteurs qui retardent nos pays, chez cette sorte d’acculturation primaire qui fait que nous sommes parvenus à faire de sorte que les autres nous dictent nos conduites à tenir. Ce n’est pas adéquat, l’on pouvoir s’extirper de ces arguments politiques qui démontrent notre faiblesse à prendre en charge sérieusement les problématiques tournant autour des grands mouvements de la démocratie. Je crois que les enjeux du futur démocratique du Sénégal et de l’Afrique sont à ce niveau. Il nous faut repenser notre démocratie. La question de la limitation des mandats ne doit pas être le seul faisceau de la lumière démocratique. », a martelé le ministre en charge du suivi du Pse. Dr Cheikh Kanté a conclu par dire que le Président Macky n’a pas le droit d’être insensible à l’appel de son peuple.

« Il doit se présenter en 2024, gagner les élections d’une manière transparente et continuer à travailler pour son pays et son continent. De toutes les façons, c’est le peuple qui décide et qui décidera au moment opportun. », dira Dr Cheikh Kanté.