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AHMET DIENG, APR DIOURBEL :  » Les Sénégalais doivent exiger des candidats à la mairie des projets de ville »

Militant de l’Alliance Pour la République basé essentiellement à Diourbel, Ahmet Dieng estime que les Sénégalais doivent exiger un programme aux potentiels candidats à la mairie. Dans un entretien accordé à L’Evidence, le Conseiller Economique Social et Environnemental est revenu sur la gestion de la Covid- 19 au Sénégal ainsi que les guerres de positionnement au sein de l’Apr. Entretien.

 

Quelle analyse faites-vous de la gestion de la Covid-19 au Sénégal ?

 

Le coronavirus est une pandémie qui a affaibli toutes les grandes puissances du monde, toutes les économies.  Évidemment, le Sénégal n’est pas en reste dans cette crise, mais sa particularité est la capacité d’anticipation avec des mesures fortes prises par le chef de l’Etat qui, dès le début,  s’est fait entourer d’un comité scientifique. Il faut reconnaitre que les mesures de prévention prises ont eu quand même des effets positifs et ont permis au Sénégal d’avoir du mois de mars jusqu’au début avril  de bons résultats classés parmi les meilleurs du monde. C’est le lieu de saluer tout le professionnalisme et l’engagement de notre corps médical qui, à travers la gestion de cette maladie, a montré sa compétence et son savoir-faire au monde entier. Nos médecins ont montré à la face du monde qu’aujourd’hui si on améliore nos plateaux techniques, ils n’ont rien à envier aux grandes puissances. C’est également le lieu de féliciter les forces de l’ordre et de défense qui ont été présentes durant tout ce temps sur le terrain.

Donc une mobilisation sociale qui a été réelle, mais aussi des orientations politiques claires du chef de l’Etat ont permis au Sénégal de s’en sortir mieux que les autres.

 

Avec les mesures d’assouplissements, certaines personnes affirment que le Président a fui ses responsabilités. Vous en pensez quoi ?

 

Il faut que ceux qui disent cela nous disent ce qu’ils auraient fait à la place du président. On est en face d’une pandémie qui étouffe le pays au plan économique. Jamais l’Etat du Sénégal n’a aussi communiqué sur un phénomène que cette pandémie.  Il n’y a pas un seul Sénégalais qui ne connait pas le virus, son mode d’évolution, son mode de fonctionnement.  Donc de ce point de vue, l’Etat a gagné le pari de la sensibilisation et de la communication. Le reste maintenant c’est des problèmes de comportement. L’Etat ne peut pas continuer de dire aux gens de rester chez eux, de ne pas travailler. Ce que l’Etat peut faire est de mettre à la disposition des populations des moyens de se protéger, leur dire ce qu’il faut faire. Mais il faut que le pays fonctionne.  Et c’est là où il est important d’invoquer la question du civisme et du patriotisme des Sénégalais. La prolifération des cas communautaires sur certains aspects est liée à l’incivisme.

 

La guéguerre entre Apéristes jusqu’à des insultes publiques choquent les Sénégalais.  N’est pas l’Apr vit ses dernières années ?

 

Non. Je pense que cette question qui agite l’actualité ces derniers jours, personnellement ça ne me séduit pas. Je n’aime pas entrer dans les petits détails surtout des débats basés sur la délation, la calomnie et qui n’apportent rien au pays. Les Sénégalais ont d’autres préoccupations, le Président Macky Sall à d’autres préoccupations. Si des gens ont des contentieux qu’ils le règlent entre eux au lieu de l’exposer sur la place publique avec des comportements malsains qui ne servent pas d’exemple. Quand on arrive à un certain niveau de responsabilité, il y a des attitudes qu’on se refuse.

 

Parlez-nous de la situation politique de Diourbel, votre fief…

A Diourbel, nous avons une chance parce que nous avons un leadership regroupé autour d’une seule personne, Dame Diop en l’occurrence, qui n’est pas contesté. Il est reconnu comme le leader naturel de la coalition BBY. Certes il y a une compétition politique, mais elle est saine parce qu’on se respecte. Et nous prions le bon Dieu que cette situation perdure.

 

Bientôt les élections locales. Peut-on s’attendre à votre candidature à Diourbel ?

 

Oui. Je peux parfaitement être  candidat. Je crois avoir le profil d’un candidat à un poste électif, l’expérience ainsi que le minimum de connaissance, beaucoup de choses qui peuvent jouer en ma faveur. Donc pourquoi pas ? Mais comme vous le savez je suis dans un parti politique et il y a un minimum de discipline de militant à laquelle je suis astreint. Nous sommes en train de travailler autour d’une stratégie collective. Et aujourd’hui de plus en plus dans les communautés,  nous pensons plus équipe avec des compétences et des profils qu’individuel.  Donc je souhaite être dans une équipe où les ressources humaines seront de qualité pour porter un développement.  Je pense qu’il est temps que les Sénégalais se penchent sur le profil de nos élus. Et autant nous exigeons à un candidat qui veut être Président de la République de nous proposer un programme, autant nous devons exiger de nos candidats à la mairie des projets de ville. Tant qu’on n’en arrivera pas ça, nos villes tarderont à se développer.  C’est la raison pour laquelle je me bats pour qu’on ait une équipe qui porte un projet de ville.

L’autre chose que je veux dire est qu’au Sénégal j’ai l’impression que tout le monde a les yeux braqués sur les mairies et on oublie qu’à côté il y a une autre instance de coordination et de  régulation du développement qui est le conseil départemental. On a l’impression que tout le monde veut être maire d’une ville.

 

Quelque chose à ajouter ?

Faire un appel citoyen au Sénégalais pour qu’ils se rendent compte que le coronavirus n’est pas une fatalité. Il peut quitter le Sénégal en peu de temps, si en un mois chaque Sénégalais adopte les mesures barrières édictées, que chacun se comportement comme si lui-même a le virus et peut le transmettre à quelqu’un d’autre. Si on adopte tous ce genre d’attitude, en un mois la Covid va quitter le Sénégal. Donc je fais un appel solennel que chaque citoyen où qu’il se trouve qu’il ait conscience que la victoire dépend d’abord de lui et de lui tout seul. Maintenant après l’Etat continuera à faire ce qu’il à faire. Je félicite le Président de la République pour les mesures prises dans le cadre de la gestion de cette pandémie surtout dans le secteur touristiques, le plus touché. D’ailleurs, c’est grâce à lui qu’on n’a pas une flambée de licenciements.

Par  Sadio FATY