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ENTRETIEN AVEC MAME THIERNO BIRAHIM NDIAYE, CANDIDAT A LA MAIRIE DE GRAND-DAKAR: « A Grand-Dakar certains politiciens ont la conviction que pour gagner les élections, ils ont besoin de faire appel à des électeurs non-résidents… »

Les prétendants au fauteuil municipal de Grand-Dakar, y compris le maire sortant, auront du fil à retordre aux prochaines joutes électorales prévues en 2022. Mieux, ils devraient batailler ferme face à l’étoile montante de la commune de Grand-Dakar, en l’occurrence M. Thierno Birahim Ndiaye, candidat de la jeunesse. Dans cette interview-vérité avec L’Evidence quotidien, le candidat indépendant à la mairie de Grand-Dakar, M. Thierno Ndiaye, évoque un pan important de son ambitieux programme pour sa commune, une fois élu. Dans la foulée, M. Ndiaye, diplômé en droit de l’Environnement à l’Ucad et par ailleurs chef d’entreprise, dénonce le transfert frauduleux d’électeurs opéré par le ministre Ndéye Sali Diop Dieng à Grand-Dakar, avant de peindre un tableau très sombre de la gestion de l’édile de Grand Dakar Jean Baptiste Diouf…

 

Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?

C’est Mame Thierno Birahim NDIAYE, Président de la Génération Jëf.
Après un cursus au Prytanée Militaire de Saint-Louis, je suis orienté à la faculté des Sciences Juridiques et Politiques de l’Universite Cheikh Anta Diop où j’ai obtenu un master 2 en droit de l’environnement. Je suis aussi titulaire d’un master 2 en communication.
Ensuite, j’ai fait 3 ans à la Sonatel comme responsable de la visibilité outdoor de la marque Orange. Puis j’ai créé mon entreprise spécialisée dans les travaux de terrassement, de viabilisation et de travaux publics.
J’ai été president de l’Association des Jeunes de Grand Dakar en 2002 puis président du conseil communal de la jeunesse de Grand Dakar en 2004.
Je me suis présenté aux élections municipales de Grand Dakar en 2009 et en 2014 avec la coalition Jotna Defal Sa Goh et élu conseiller municipal de 2009 à 2014.

 

La révision des listes électorales a connu des remous à Grand-Dakar. Qu’est-ce que cela vous inspire, qu’en est-il des transferts d’électeurs?

 

Nous avons assisté à un transfert massif d’électeurs venant de Yoff, Yembeul, Malika, Pekhess, Ouakam et Thiaroye. A la fin des opérations sur les revisions des listes électorales, nous avons noté 1978 transferts d’électeurs et 2278 nouvelles inscriptions. Ces transferts massifs ont été orchestrés de manière frauduleuse par une haute autorité de la République en la personne de Ndeye Salimata Diop Dieng, ministre de la Femme. Nous l’avons dénoncé, et nous avertissons que tous ceux qui ne résident pas à Grand Dakar et qui s’évertuent à vouloir nous choisir notre maire nous verrons sur leur chemin. La jeunesse de Grand Dakar est plus que jamais déterminée à faire face à cette fraude massive. A Grand Dakar certains politiciens ont la conviction que pour gagner les élections, ils ont besoin de faire appel à des electeurs non résidents. Ce qui prouve qu’ils se savent minoritaires et que les populations de Grand Dakar dans leur grande majorité leur ont tourné le dos.

 

Vous êtes candidat indépendant à la mairie de Grand Dakar, pourquoi un tel choix?

Je suis candidat indépendant car je ne suis membre d’aucun parti politique. Je suis président d’un mouvement citoyen politique qui revendique son indépendance vis-à-vis de toutes les chapelles politiques. Mais n’empêche, nous sommes en train de discuter pour mettre en place une large coalition regroupant toutes les identités remarquables de Grand Dakar. Nous sommes tous conscients que pour gagner le maire sortant Jean Diouf qui a fait 12 ans, nous avons l’obligation de nous retrouver autour de l’essentiel. Nous faisons appel à toutes les forces vives à accompagner notre candidature pour changer notre commune.

 

La coalition présidentielle est très représentative dans la commune. Quelles sont vos chances de gagner?

 

En réalité, il n’existe plus de coalition présidentielle dans la commune de Grand Dakar. Chaque parti fait cavalier seul que ce soit l’APR ou le PS. Et je puis vous assurer que la population leur a tourné le dos et veut un changement. Nous sommes majoritaires à Grand Dakar, et les élections le prouveront le 23 janvier inchallah.

 

Quel est votre programme une fois élu maire de Grand Dakar ?

 

Notre programme repose sur 2 axes prioritaires: le cadre de vie de Grand-Dakar et la jeunesse. Nous nous engageons à faire le pavage de toutes les rues de Grand Dakar en 5 ans, regler le problème de l’assainissement, assurer le ramassage des ordures ménagères et le nettoyage journalier des rues et routes de la commune.
– Pour la jeunesse, accompagner ceux qui quittent tôt l’école par des formations de courte durée et leur proposer de opportunités d’emplois. Accompagner les femmes par le financement de projets structurants
– Relever le plateau médical, redonner confiance à la population pour qu’elle fréquente le centre de santé de Grand Dakar.
– Doter le terrain Diankalar d’un gazon synthétique géré par l’ASC et chercher d’autres espaces pour la jeunesse de Grand Dakar, etc.

 

Quel bilan tirez-vous de la gestion du maire sortant de Grand Dakar, Jean Baptiste Diouf?

 

Un bilan nul! En 12 ans de règne, il n’a absolument rien réalisé dans la commune. C’est seulement le mois dernier qu’il a débuté le pavage de quelques rues grâce au Pacasen. Le budget annuel previssionel de Grand Dakar avoisine 900 millions mais la vision de Jean Diouf ne se limite qu’à donner une aide Tabaski de 15000 Francs, une aide Pâques et 2 kg sucre pour le Ramadan. Il est aussi à noter beaucoup de scandales fonciers telles que l’autorisation d’installer une pharmacie privée dans une ecole publique au moment où Grand Dakar n’a ni bibliothèque ni salle informatique, la signature frauduleuse d’une convention pour la mise à disposition du terrain de l’Acs Kurel Gui à un étranger pour une durée de 25ans, l’autorisation de fermer la seule route d’accès à Grand Dakar par Bourbuiba jouxtant le cinema liberté, l’exploitation privée du seul terrain de football qui nous reste à Grand Dakar…

 

 

Comment est-ce que vous appréhendez la posture de l’opposition qui va aux prochaines joutes électorales en ordre dispersé?

 

Il faut juste rappeler que l’opposition n’a jamais été dans un seul pôle. L’histoire se répète et nous assistons à une multitude de coalitions. Ce qui est intéressant pour ces locales, c’est l’élection du maire au suffrage universel direct, d’où le rendez-vous d’un homme avec les citoyens de sa commune. Les coalitions peuvent ne pas trop influencer le choix des électeurs.

Par Moussa SENE