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LOCALES, TRAFIC PASSEPORTS DIPLOMATIQUES, RADICALISME POLITIQUE: Les vérités de Thierno LO

L’ancien ministre M. Thierno Lo, actuel président du Conseil d’Administration de la Sn-Ter, dans cet entretien avec L’Evidence, passe au peigne fin l’actualité brûlante de l’heure. Connu pour son franc-parler, le président de la coalition Adjana affirme sans ambages que Benno Bokk Yaakaar va remporter haut la main les prochaines joutes électorales locales. Il a aussi abordé l’affaire de trafic de passeports diplomatiques impliquant notamment des députés mais aussi des membres de Y en a marre. Sur le radicalisme politique qui gagne du terrain au Sénégal, M. Lo taillade les fossoyeurs de la République et appelle à protéger le pays.

Quelle sera votre posture pour les prochaines joutes électorales?

Vous avez parlé des élections locales, c’est normal. C’est le respect du calendrier républicain. Des mandats sont arrivés à terme depuis très longtemps et on doit les renouveler. C’est pourquoi nous allons vers les élections territoriales. Moi, je suis membre de la coalition Benno Bokk Yaakaar. Nous avons été conviés à une réunion, il a été dit clairement que c’est au niveau des bases qu’il faut commencer le travail. Si au niveau d’une entité il y a un consensus, c’est ce que Benno Bokk Yaakaar va valider. Et au niveau de mon Parti, je suis dans cette dynamique. La seule chose que nous excluons c’est d’aller en alliance avec l’opposition. Ce que je veux c’est la victoire de la majorité partout au Sénégal. Mais ses leaders ne seront pas sur des listes pour briguer des mairies. Si vous avez l’habitude de me suivre, vous comprendrez que je suis dans une logique de cohérence. J’ai toujours dit que je ne crois pas à cette forme de décentralisation parce que jusqu’à présent le cordon ombilical avec l’Etat central n’est pas coupé. Sous Wade, aucune collectivité locale à l’époque ne pouvait fonctionner sans l’appui budgétaire de l’Etat. J’étais dans un arrondissement avec sept (7) communautés rurales. On m’a même forcé la main pour que je sois président de communauté rurale. Quand je suis sorti, il y a eu la communalisation intégrale, et j’avais dit que ces villages devenus communes n’avait aucune possibilité pour régler le problème des déchets ou de l’éclairage public… Je ne vais pas me présenter mais je vais appuyer partout mon pari et la coalition Benno Bokk Yaakaar à laquelle j’appartiens.

 

M. le ministre, quelles sont les tendances qui se dessinent pour les Locales?

Vous savez, il y a une triste réalité dans ce pays: c’est le manque d’alternative. Un pays a besoin d’une opposition forte, un pays a besoin un programme alternatif mais il n’y en a pas au Sénégal. La coalition Benno Bokk Yaakaar va continuer à gagner les élections parce que c’est une coalition très forte. Le président Macky Sall a des forces comme Thierno Lo et tant d’autres. Les gens se leurrent mais ils savent que Benno va gagner. Même un des lieutenants du président Macky Sall peut battre l’opposition. C’est une coalition difficile à battre c’est pourquoi les gens ont des problèmes. Mais moi ce que je veux c’est que la coalition Benno Bokk Yaakaar gagne les élections avec des maires compétents, capables de prendre en charge les difficultés des populations, d’élaborer des programmes communaux. Ma conviction est que Benno Bokk Yaakaar va encore gagner les élections. Mais gagner avec qui et comment? Il y a des gens qui ont été maires, qui ont mal géré et je n’aimerais pas qu’on les reconduise. Je veux que l’on choisisse les meilleures ressources humaines pour que cette réalité politique de Benno Bokk Yaakaar soit traduite en réalisation au bénéfice des populations et c’est ça l’objectif que j’ai. Benno Bokk Yaakaar est une entité remplie de ressources humaines de qualité. Donc je souhaiterais que l’on gagne les élections avec des maires compétents pour gérer les commune au bénéfice des populations. Notre opposition n’a pas de programme alternatif et les coalitions qui sont en train d’être faites n’iront nulle part, ce sont des coalitions qui vont exploser parce que chacun veut être maire. Le manque d’alternative est un danger pour notre pays. Nous devons avoir une opposition forte. Mais nous ne devons pas faire du « dégagisme »… Sinon c’est le regret qui va s’en suivre.

Quelle analyse faites-vous du trafic de passeports diplomatiques?

 

Je ne vais pas singulariser… Ce que vous avez vu chez les rappeurs, chez les députés, c’est ce que vous voyez sur d’autres Sénégalais qui font des malversations. Ça c’est le nouveau visage de la société sénégalaise. On a une société qui est confrontée à un nouveau monde; un nouveau monde de compétition malsaine parce que les gens ne sont intéressés que par leur intérêt particulier. Il utilisent tous les moyens pour atteindre des positions de pouvoir. En plus nous avons une pandémie qui a rendu les conditions de vie des populations très difficiles. Les gens sont fatigués, ils veulent satisfaire leurs besoins primaires mais ne peuvent même pas le faire. Chaque jour ils sont confrontés à un problème de survie. Les Sénégalais sont en colère et il en veulent à n’importe quelle autorité. Et nous avons une population jeune qui perd le rêve. Tout ça constitue des conditions objectives d’une révolution par une petite étincelle. Et il y a des gens qui sont là prêts à marcher sur des cadavres pour occuper des positions de pouvoir. Et ils sont en train de désacraliser les institutions…

Que vous inspire le radicalisme politique au Sénégal ?

Il y aujourd’hui des gens qui sont prêts à marcher sur des cadavres pour occuper des positions de pouvoir. Ils insultent nos institutions et demandent aux Sénégalais de ne pas les respecter parce qu’elles sont partisanes. Il n’ont pas encore une fois d’alternative pour le pays c’est pourquoi ils veulent marcher sur des cadavres pour aller occuper le pouvoir. C’est pourquoi je mène ce combat au nom
de la République. Nous ne pourrons jamais accepter qu’il y ait une nouvelle race qui obstrue le débat démocratique, qui insulte les gens et qui veut pousser à la désacralisation de tout ce que nous avons construit en disant qu’on ne reconnaît pas le conseil constitutionnel. Nous allons pousser le peuple à continuer à surfer sur les valeurs éthiques et morales. Il y en a même qui sont allés jusqu’à vouloir un coup d’Etat au Sénégal, c’est dangereux. Nous sommes dans une sous-région en ébullition. Il y a la Guinée où rien n’est encore joué, c’est un pays qui peut exploser, c’est un pays qui a toujours connu des coups d’Etat. Donc la Guinée peut encore connaître des coups d’Etat parce que le problème n’est pas encore réglé. La Côte d’Ivoire également est sur le point d’exploser. Vous avez Gbagbo, Guillaume Soro qui ont connu des guerres et jusqu’à présent ce pays n’est pas encore stable. Je ne parle pas du Mali, tout le monde sait ce qui s’y passe. Idem pour le Burkina Faso. Vous voyez ce qui se passe en Benin. La Guinée Bissau et la Gambie sont de petites entités. Vous voyez dans quelle zone se trouve le Sénégal. Nous sommes l’oasis, et nous avons des barils de pétrole qui vont sortir en 2022, est-ce qu’il est de notre devoir de laisser ce pays exploser comme les autres. L’exception sénégalaise, il est vrai qu’elle a été égratignée par certains de nos comportements pour avoir des reculs démocratiques. J’ai toujours fustigé pour qu’on corrige. Il faut que l’on fasse très attention… Il faut que l’on protège ce pays?

 

L’Etat devrait-il sortir le bâton?

L’Etat doit appliquer les textes. Moi je ne peux pas admettre que quelqu’un fasse des appels à l’insurrection et qu’on le laisse aller dormir chez lui. Je ne peux pas accepter que l’on raconte n’importe quoi pour installer le désordre dans l’esprit des gens pour qu’il y ait des soulèvements, pour qu’on attaque le Conseil constitutionnel et les institutions de la République sans raisons…

Moussa SENE

Commentaires(22)

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