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Pourquoi ne pas promouvoir la déconcentration urbaine de Dakar par l’adoption d’une politique de décentralisation ministérielle favorisant dans la même foulée la vitalité économique des autres communes? ( Par Alassane Keita) 

La politique des régimes en place (de WADE à son excellence Macky SALL), depuis l’accession à ce nouveau siècle, ne s’est jamais orientée, à tort ou à raison, vers une décentralisation ministérielle. En effet, compte tenu du peuplement croissant de la région de dakar à un rythme ahurissant, tout régime conscient devrait, une fois qu’il ait eu connaissance des enjeux socio-économiques de ce fléau, passer à l’adoption d’une politique réorganisant l’emplacement territorial des ministères de la république en fonction de leur domaine d’intervention. Nul n’ignore que gouverner requiert parfois une analyse des phénomènes sociaux dont la survenance est probable afin d’avoir une maitrise sur eux, une maitrise dont les retombées profiteront aux habitants de l’Etat en question. Cependant, l’inertie des gouvernants voire la carence de politique afférente à ce surpeuplement de la capitale sénégalaise est de nature à intensifier les clivages sociaux d’une part, et à instaurer une insécurité sociale d’autre part. De tels inconvénients ne sauraient ni favoriser l’émergence du Sénégal ni permettre la création en son sein de territoires compétitifs. Car cette marée humaine qui se déplace de jour en jour en direction de « ndakaaru » en provenance des autres régions ne concourt nullement à l’atteinte de l’objectif général de « l’Acte III de la décentralisation ». En guise de rappel, cet Acte s’est donné comme objectif général d’organiser le Sénégal en territoires viables, compétitifs et porteurs de développement durable. Et l’atteinte d’un tel objectif nécessite dare-dare la déconcentration urbaine de dakar par la mise en œuvre d’une politique de décentralisation ministérielle.
Ce thème qui requiert dans sa mise en œuvre la mainmise de tous les acteurs de développement, revêtirait une importance singulière lorsqu’il s’ouvre à l’interrogation ci-après : l’adoption d’une politique de décentralisation ministérielle peut-elle promouvoir la déconcentration urbaine de dakar et en même temps favoriser la vitalité économique des autres régions ?
D’emblée, une brève explication de la notion de décentralisation ministérielle urge afin d’émettre des jets de lumière par rapport à la compréhension d’une proposition ultérieure de résolution qui sera faite de ce thème. En effet, par décentralisation ministérielle on y entend l’installation, suite à une délocalisation, d’un ministère de la république dans une zone où l’activité de ce dernier aura un fort impact tendant à booster la croissance économique de celle-ci. Donner des exemples en ce sens ne pourrait être appréhendé comme une démarche inutile. L’Etat du Sénégal, au vu des circonscriptions administratives, peut opter pour une décentralisation du ministère de l’agriculture dans les zones où la production agricole est notoire à l’instar du sine, du Saloum, du walo, du djolof et de la Casamance. L’embarras du choix dont dispose l’Etat en ce qui concerne la délocalisation de ce ministère approuve cette nécessité de déconcentrer dakar. En ce qui concerne l’élevage et les productions animales, transférer le ministère en charge de ce secteur à la zone dite du Ndiambour, région de Louga. Le ministère à la charge des Mines et de la Géologie acquerrait toute son influence une fois qu’il sera délocalisé à la région de Kédougou. Tel est le cas du ministère de la culture et de la communication qui peut être installé à Saint-Louis. Les régions de Thies et Diourbel peuvent abriter respectivement le ministère des sports et le ministère de la microfinance et de l’économie sociale solidaire. Le ministère du tourisme et des transports aériens se doit d’être annexé à des villes comme dakar, Saint-Louis et Mbour, Ziguinchor. La région de Kaolack constitue la zone où le ministère de l’hygiène publique peut être installé. La région de Matam très enclavée pourrait abriter le ministère des infrastructures terrestres et du désenclavement. Et enfin dakar, la capitale du Sénégal, peut toujours abriter les ministères dits de souveraineté à l’image du ministère de la justice, ministère de l’intérieur, ministère des affaires étrangères, ministère des forces armées…
L’adoption de la politique de décentralisation ministérielle aurait un double avantage à savoir le désengorgement de la population dakaroise et la création de territoires porteurs de développement.
De prime abord, la mise en œuvre d’une politique de décentralisation ministérielle paraît revêtir l’avantage de réaliser une ambition tant rêvée qui est le dépeuplement de la ville de dakar. En effet, la population de cette presqu’île est majoritairement constituée de personnes venant d’autres localités dans l’optique d’exécuter leur obligation dans le cadre professionnel. Cette population estimée aujourd’hui à 3.835.019 hbt selon une projection de l’ANSD faite en 2018 traverse des épreuves difficiles, à ces jours, à raison des inondations catastrophiques qui couvrent une immense étendue de la ville. Ce peuple peine beaucoup à vivre dans ces conditions dramatiques et pathétiques. Non sans préciser au préalable que cette situation de fait puise ses racines du surpeuplement de dakar obligeant des familles à construire leur maison dans des zones initialement lacustres. Et comme disent les wolofs « Ndokh dou bayyi yonam », tôt ou tard l’eau finira par envahir ces zones. Son Excellence Macky SALL à qui il appartenait, depuis belle lurette, de prendre des mesures idoines concourant à dissiper la crispation des sinistrés, témoigne toujours de sa nonchalance et de son incapacité à tenir les rênes du pouvoir. Ces derniers qui n’ont jamais cessé de faire des pieds et mains pour sortir de cet inconfort se trouvent abandonner à leur propre sort. Restera pantoise, toute « personne normale » qui tombera sur son message du samedi 5 septembre dont le contenu est : « j’exprime ma solidarité à tous ceux qui ont eu des sinistres durant les abondantes pluies du weekend. J’ai demandé au ministre de l’intérieur de déclencher le plan Orsec ». La population dakaroise ne vient pas de connaitre ce sinistre, mais vit périodiquement dans ce sinistre. A tel enseigne qu’on se pose la question de savoir si elle ne constitue pas la plus vieille sinistrée du Sénégal ? Au-delà des inondations, prend place l’insécurité qui sévit cette région réputée être celle la plus petite du Sénégal. Au demeurant, on n’en disconvient pas que dakar soit une ville où l’insécurité est à son paroxysme. Car avec une telle population regorgeant un grand nombre de chômeurs supposés être des soutiens de famille, la sécurité ne peut y tenir lieu de loi. Il n’y a pas de jour qui passe sans y entendre des cas de vols, viols d’agression. Des kyrielles de maux que notre minime personne ne pourrait gerber. Ça nous gave !
Rien qu’à s’en tenir à ces faits, les dirigeants devraient pouvoir promouvoir la déconcentration de cette presqu’île qui pourrait retrouver toute sa splendeur lorsque l’espacement et l’emplacement des logis ont été respectés.
Quid des autres bénéfices de la décentralisation ministérielle ?
Tant de plateaux et d’émissions télévisés ont eu à seoir par rapport à la concentration des industries et infrastructures à dakar et ceci dans l’objectif ultime de voir comment y remédier. Pour seulement dire que l’encombrement des ministères au sein d’une seule et petite ville renfermant la plus grande population est une question instante et alarmante. A cette interrogation, nous proposons, en guise de réponse, la délocalisation des ministères et si possible des industries dans les différentes circonscriptions administratives afin de créer des territoires pourvoyeurs d’emploi et porteurs de richesses. En effet, décentraliser les ministères en fonction de leur zone d’attractivité revient aussi bien à encourager le trafic urbain dans ces territoires qu’à créer des pôles économiques qui pourront maintenir la population active sur les lieux. Il s’agit là d’une technique pouvant mettre rapidement un terme à l’exode rural et à occasionner dans la même foulée le dépeuplement de la capitale sénégalaise.
Somme toute, par ce texte, nous nous inscrivons dans une lancée d’inviter les acteurs de développement plus particulièrement l’Etat à réfléchir ou adopter des politiques mouvant dans la création de territoires économiques compétitifs susceptibles de désengorger la capitale du pays de la teranga. Seules de telles politiques seront capables de propulser le Sénégal au rang des pays émergent.
Alassane KEITA

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