À la rencontre de la Dame de l’Année 2019 de l’arrondissement de Niakhar: Mme Marième Sène, une vraie actrice de développement à la base

Ce samedi 25 janvier, nous avons voyagé au cœur du Sine, à Niakhar, pour rencontrer cette « figure cachée » de cette localité, Mme Marième Sène désignée Dame de l’année 2019 de l’arrondissement de Niakhar. Très relax dans son salon huppé à Niakhar dans la région de Fatick, Mme Sène s’est confiée à nous à cœur ouvert, avec une éloquence rarissime et une maîtrise parfaite de la langue de Molière. Dans cet entretien, Mme Sène, la Dame de l’année 2019 de l’arrondissement de Niakhar, nous livre les nombreuses activités qu’elle mène pour le développement de cette partie du Sine.

Présentation

Je me nomme Mme Marième Sène, épouse du maire de la commune de Niakhar, Directrice de Étoile Logistique Sénégal.

Parcours

Je vais juste résumer. En effet, j’ai un bac plus 8 parce que j’ai deux masters: un master en opération logistique internationale et un master en tout ce qui est logistique opérationnelle. Donc j’ai plutôt fait une formation typiquement logistique: Logistique de distribution. J’ai été responsable logistique dans le groupe Carrefour durant 5 ans. C’est par la suite que j’ai décidé de rejoindre mon époux afin de le soutenir dans ses activités politiques au Sénégal. Mais n’empêche, parfois j’ai des missions en Europe, en France, dans le domaine de la logistique pratiquement tous les deux ou trois mois.

Mme Sène, nous avons été informés que vous êtes une vraie actrice de développement à la base. Qu’est-ce que vous pouvez nous en dire?

(Elle coupe) Je peux dire que je suis née pour servir parce que j’adore travailler. J’ai été formée aussi pour tout ce qui est développement. Donc c’est tout à fait normal que toutes mes activités soient orientées vers le développement et le social.

Vous avez été désignée Dame de l’année 2019 de l’arrondissement de Niakhar, pouvez revenir sur cette distinction ?

Quand j’ai été désignée Dame de l’année de l’arrondissement de Niakhar, j’étais un peu surprise. Et j’avoue que je ne connais même pas ceux qui m’ont décerné ce titre. J’ai su la nouvelle via Facebook et les messages de félicitations me venaient de partout. Quand je me suis connectée aussi pour vérifier les publications, j’ai été surprise agréablement par les témoignages unanimes. Pour juste dire que je ne connais pas ceux qui ont porté le choix sur moi, mais l’administrateur de la page Niakhar Sine affirme que cela est la résultante d’une étude basée sur des critères objectives. Néanmoins, je dirais merci à la population de Niakhar d’abord et je dirais aussi que je porte l’arrondissement de Niakhar voire le Sine au cœur. Donc ce sera toujours un plaisir de les servir pour dire que ceci restera pour nous une motivation pour redoubler d’efforts cette année. Quand je dis nous, c’est pour vous dire que cette distinction est le travail de toute une équipe, Mme Sène à elle seule, j’avoue que je serais incapable mais autour de moi se trouvent des gens très déterminés et engagés pour le développement de notre cher terroir et qui m’accompagnent jour et nuit. Je ferai alors de tout mon mieux pour garder la distinction aussi longtemps et pour mériter aussi la confiance de ceux qui ont porté ce choix sur ma modeste personne. Je ne saurais terminer sans remercier mon époux, M. le maire Macodou Sène pour son soutien constant. Vraiment tout cela c’est grâce à lui. Je le remercie infiniment, il est toujours à mes côtés . Tout ce que je lui propose comme projet il le valide. Tout ce que je lui propose aussi comme financements, aide, tout ce qui est social, tout ce qui touche la localité de Niakhar, il valide sans commentaire ni arrière pensée. Donc si je suis Dame de l’année, c’est grâce à lui, à son soutien et à sa confiance.

Pouvez-vous nous parler de la procédure de vos financements ?

Pour ce qui est des financements, je vais laisser le soin à Mme Fatou Sarr d’en parler. Elle est la présidente de la commission entreprenariat féminin de la commune de Niakhar. Elle sera en mesure de vous donner toutes les informations y afférentes.
C’est son domaine et elle est au cœur de tout , je lui fait vraiment confiance et c’est elle qui s’occupe de ce volet. Néanmoins, je peux dire qu’on a commencé à financer les femmes à partir de 2015 et nous avions débuté par les 31 villages environnants, c’est en 2017 que Niakhar Centre a été servi. Actuellement, nous avons financé tous les 32 villages à hauteur de plus de 100.000. 000 ( cent millions de francs CFA). Elle pourra vraiment vous expliquer de façon beaucoup plus détaillée les financements. J’ai commencé à financer aussi les jeunes l’année dernière, en 2019.

Pourquoi on vous surnomme « Madame social » ?

En ce qui concerne le social, je dis tout simplement que c’est tout à fait normal parce ce que je suis née dans une famille sociale. D’ailleurs, ma mère est surnommée Mère Thérésa. Mon père, pareil, ses valeurs m’ont été inculquées. En Europe, j’étais bénévole dans l’Association dénommée les restos du cœur, juste pour vous dire que je me suis toujours activée dans le social. Et je voudrais aussi rappeler que je travaille pour matérialiser la vision du président de la République, Son Excellence Macky Sall et nul n’ignore que 2019 était décrétée l’année sociale. Et je ne voulais pas aussi que Niakhar soit en reste. Je suis Madame sociale (rires) c’est à l’image aussi de la Première Dame du Sénégal, Marième Faye Sall qui est une référence pour moi. Et je ne cesse de copier ses bonnes œuvres. Là, j’invite aussi les autorités, les responsables, les bonnes volontés à s’investir davantage dans le social car la population en a besoin et il n’y a rien de plus noble que d’épauler un frère ou une soeur.

Pensez-vous à élargir vos activités au niveau national ?

C’est tout ce que je souhaite. Mme Sène, dame de l’année de l’arrondissement de Niakhar, pourquoi pas Mme Sène Dame de l’année du Sénégal, l’année prochaine. J’aimerais bien que l’on me désigne Dame de l’année au plan national. Voilà, mon objectif c’est ça, pour dire que je vise loin et c’est le Sénégal qui m’intéresse. Ma mission est de contribuer au développement de mon cher pays en dehors de la localité, je veux sortir vraiment pour servir parce que quand on est dans le social on n’a pas de limite. Il faut servir la population, il faut servir tout le monde, tout le Sénégal. Donc si j’ai la possibilité de le faire, je le ferai. Et je pense même je le fais puisque qu’il y a des actions que je mène en dehors de Niakhar. D’ailleurs, beaucoup savent que je mène déjà des actions en dehors de Niakhar.

Que sont les actions menées pour l’autonomisation des femmes ?

Pour les femmes, nous avons déjà fait plusieurs formations pour elles. Pas plus tard qu’hier, vendredi 24 janvier 2020, j’ai été reçue en audience avec la responsable Fatou Sarr de la commission entreprenariat par Mme Khady Fall Tall, présidente des femmes de l’Afrique de l’Ouest (FAO). Quand nous lui avons présenté les activités que nous avons déjà menées à l’endroit de nos femmes, elle a été ravie de par notre engagement et notre dynamisme. C’est ainsi qu’elle nous a dit que c’est la première fois qu’elle rencontre au Sénégal des femmes aussi engagées. Sincèrement, venant de lui c’est rassurant et j’en profite non pas pour féliciter mais pour encourager davantage Mme Fatou Sarr. Nous avons fait pas mal de formations en transformation de produits locaux, en teinture, en fabrication de détergents, en savonnerie…, mais nous allons continuer à innover, à accompagner les femmes.

Quelle est l’origine des financements, vous avez des partenaires ?

Des partenaires j’en cherche toujours mais pour le moment tout ce que je fais c’est sur fonds propres. Je suis venue au Sénégal pour travailler aux côtés de mon époux, je peux même vous dire que je me considère comme un partenaire officiel de la mairie. Reste à préciser que je ne ne suis pas politique mais Niakhar m’est cher et seul son développement reste notre priorité.
Si j’arrivais aussi à décrocher des partenaires personnels, je travaillerai avec eux sur les projets de la mairie.

Voulez-vous travailler avec des partenaires de l’État ?

Bien sûr que oui, nos portes sont ouvertes à tous les partenaires ainsi qu’aux personnes de bonne volonté. J’aurais aimé travailler avec ma référence, la Première Dame du Sénégal, Marième Faye Sall dans le cadre du social. Je suis engagée et prête à servir le Sénégal tout entier. Ma vision est au-delà de l’arrondissement de Niakhar.

Pour le volet éducatif, vous pouvez nous dire les actions que vous menées ?

Concernant le volet éducatif, je soutiens en fait l’excellence. Je fais partie d’ailleurs des premières personnes a avoir primé la jeune fille Elisabeth Tine de Sob dans la commune de Ngayokhéme. Donc moi, je prône la promotion de l’excellence. J’encourage aussi les filles à rester à l’école, à éviter les mariages et les grossesses précoces . Je les sensibilise même dans ce sens.

Quelles sont vos ambitions Mme Sène ?

Mes ambitions…tous les jours, chaque instant j’ai des ambitions (rires). Mon rêve c’est de faire développer la commune de Niakhar. Comme on dit : la femme construit son propre royaume. J’ai épousé le Sine et je suis venue pour le servir. Donc mes ambitions sont énormes. Déjà, en 2019, j’ai mis en place une entreprise locale, FOFI, qui fait en même temps la logistique de distribution, avec des fournisseurs qui livrent des sachets d’eau, des bidons de 20 l, de la boisson. Ça c’est la logistique de distribution pure et dure. Nous sommes en train également de chercher d’autres partenaires pour élargir et agrandir l’entreprise. L’objectif visé, c’est que les jeunes de la localité puissent rester à Niakhar. Voilà mon combat de tous les jours. Je veux qu’ils restent dans la localité et qu’ils contribuent ainsi à son développement. Les jeunes ont tendance à aller à Dakar or moi je me dis qu’il est mieux de rester à Niakhar avec un salaire de 60 000 F le mois que d’aller à Dakar pour 100 000f de salaire avec tous les dépenses. Ils pourront rester dans la localité, travailler sans être loin de leurs familles et participer au développement de leur terroir. Je lance ainsi un appel aux autorités d’investir dans leurs localités. Il faut nécessairement investir et créer des emplois. Alors mes ambitions sont énormes et en 2020, on verra inch’Allah.

Quel est le rapport qui existe entre la population Niakharoise et Mme Sène ?

Je ne sais pas si vous étiez à Sorano récemment. Ce 18 janvier j’étais la marraine de la première édition du groupe Saltigui de Diofior et j’avoue que j’ai été dépassée. Je dirais que tout Niakhar s’est mobilisé pour me soutenir. Les femmes ont fait le déplacement de Niakhar à Dakar. Et là jeunesse de Niakhar a fait vibrer Sorano. La population me soutient et il n’y pas de clivage politique. Parfois même je me demande si je mérite réellement cette estime, ce respect et cette considération. De tout cœur, je remercie vivement la population Niakharoise.

Votre mot de la fin Mme Sène…

Tout d’abord, je vous remercie pour votre déplacement, d’être venus jusqu’à Niakhar, ce qui justifie l’amour que vous avez pour votre travail et cela aussi laisse voir en vous, des professionnels. Encore une fois, je remercie vraiment l’équipe qui m’accompagne parce que c’est grâce à elle et à mon époux que j’ai eu cette distinction. Je ne les remercierai jamais assez. Je leur demande de resserrer les ceintures davantage, de se souder et de travailler dans l’unité. J’en profite pour féliciter l’ASC Jam Bugum, notamment son président Mame Birame Sène, désigné homme de l’année 2019 et aussi pour le beau trophée de la finale régionale. Je dis que l’ASC Jam Bugum est une référence et sur ce, j’adresse mes encouragements à l’ASC Jappo Liguéye de Niakhar, la révélation 2019. Pour terminer, j’appelle toutes les forces vives de Niakhar à l’union des coeurs et des des forces pour un Niakhar meilleur.  Donc tous pour un Niakhar émergent.

Moussa SENE et Pape Malick FAYE