QUE CHACUN SE REGARDE DANS LE MIROIR ET ASSUME SES RESPONSABILITÉS

Une fois n’est pas de coutume, donc permettez-nous de nous exprimer aujourd’hui avec moins de tempérance et d’élégance, pour dire ceci :

Lorsque toute une génération de journalistes médiocres donnent la parole à de cancres activistes, lorsque narcissiques et autres schizophrènes inondent les esprits d’une sordide violence à travers leurs lives, lorsque les contempteurs de l’Occident utilisent ses réseaux sociaux pour enflammer notre pays, lorsque l’espace public devient le théâtre de toutes sorte d’outrances et outrages, lorsque la diffamation et l’insulte sont deviennent un art, lorsque les politiciens transpirent arrogance et condescendance, lorsque ces mêmes politiciens tricheurs et voleurs sont bénis par des marabouts prévaricateurs et prébendiers, lorsque les acteurs économiques sont de connivence avec politiciens et marabouts, lorsque toutes les tares des gouvernants sont également ancrées chez les opposants, lorsque ces opposants préfèrent la transhumance ou la radicalité à l’opposition constructive, lorsque toutes ces élites défaillantes manipulent le peuple à souhait, lorsque ce peuple si peu instruit est perméable à toute sorte d’ineptie et de mensonge, lorsque la partisanerie et l’incivilité sont consubstantiels à l’être de ce peuple, lorsque les citoyens brillants et socialement bien insérés se vautrent chez eux par lâcheté et égoïsme, lorsque la jeunesse est nourrie au populisme et à la haine de l’autre, lorsque les contrevaleurs des parents sont transmises aux enfants qui deviennent des élites poltronnes et cupides, lorsque la lâcheté et l’irresponsabilité sont érigées en valeurs, lorsque l’ignorance l’emporte sur l’intelligence, lorsque la capacité à dénoncer est préférée à celle de proposer, lorsque le ramatou croit faire le printemps à lui tout seul, lorsque le troubadour joue à la mouche du coche, lorsque l’illuminé rêve de grand soir révolutionnaire, lorsque le frustré rumine sa revanche, lorsque les différentes corporations oublient leurs missions pour défendre leurs intérêts et autres avantages indus, lorsque le fonctionnaire corrompu ignore ses devoirs et méprise l’usager, lorsque l’émigré derrière son clavier appelle à brûler le pays, lorsque ceux qui doivent ou aspirent à protéger les plus vulnérables sont eux-mêmes mis à nu sur la place publique, lorsqu’au moment d’assumer tous se défaussent, lorsque les lois et règlements sont allègrement piétinés par TOUS, lorsque violence et outrance sont partout présentes, alors à quoi fallait-il s’attendre, à un moment ou un autre, si ce n’est au déferlement de violence auquel nous assistons depuis quelques jours ?

Notre pays vit donc des moments qui ne surprennent pas ceux qui, attentivement écoutaient les discours, rigoureusement observaient le jeu des acteurs et lucidement prévenaient quant aux conséquences de cette forme de sauvagerie prégnante dans l’espace public.

Maintenant nous y sommes ! Ça brûle et nous ne sommes pas au Mali, mais bien au Sénégal. Et cela ne sert à rien de verser une larme ou de pousser des cris d’orfraie. L’heure est à la responsabilité, d’abord individuelle, puis collective, mais cette responsabilité que nous ne voulons décidément pas prendre, pour opérer une VRAIE RUPTURE.

Notre pays a besoin de gouvernants vertueux, qui proposent mieux, avec l’ambition de réussir le meilleur.
Notre pays a besoin d’opposants qui démontrent par leurs propositions et comportements qu’ils seraient en mesure de nous garantir sécurité et prospérité, une fois au pouvoir.
Notre pays a besoin d’une opinion éveillée et exigeante, pour soutenir des gouvernants et opposants travailleurs et intègres, sans oublier ses devoirs citoyens.

LE TRAVAIL !!! ENCORE LE TRAVAIL !!!!!! ET TOUJOURS LE TRAVAIL !!!!!!!!!!! Dans le strict respect de nos institutions et de nos lois. Sans cela, le Sénégal du 5 mars de l’an 3000 ne serait guère mieux que celui de ce 5 mars 2021.

En attendant que les élites sénégalaises prouvent – enfin – qu’elles sont brillantes, clairvoyantes et courageuses, que les forces de sécurité rétablissent l’ordre sur l’ensemble du territoire national, sans rien céder aux pillards. Ensuite, en bonne bonne intelligence, dans la tempérance et l’élégance, tâchons de prouver que notre exception sénégalaise n’est pas un vulgaire miroir aux alouettes.

VIVE LE SÉNÉGAL ! VIVE LA VRAIE RUPTURE !

Par Damel Maïssa FALL

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