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Lettre ouverte au président Macky Sall: La politisation des financements des jeunes doit cesser

Je rappelle au chef de l’Etat Macky Sall qu’au moment de demander les suffrages des Sénégalais il avait présenté un projet de société aux populations, notamment à la jeunesse sénégalaise. Et il nous avait promis des milliers et des milliers d’emplois. Alors aujourd’hui, ceux qui sont sortis dans les rues pour exprimer leur courroux sont les mêmes jeunes qui l’avaient porté au pouvoir. C’est vrai que le président avait une vision pour l’emploi des jeunes, mais ceux à qui il a confié cette question ne sont là que pour eux-mêmes. Tous ceux qu’ils savent faire c’est de s’enrichir sur le dos des Sénégalais. On a mis sur pied le Fongip, l’Anpej, le Prodac, et enfin la Der, mais le constat c’est que toutes ces structures sont politisées et l’échec est manifeste. Les financements sont donnés aux militants en oubliant royalement les jeunes pour lesquels lesdites structures sont conçues. Je rappelle qu’en 2012, les jeunes avaient élu le président Macky Sall pour ce projet de société. C’est cette jeunesse qui est aujourd’hui découragée. L’affaire Sonko-Adji n’était qu’un élément déclencheur de cette crise qui a secoué le pays. Mais avant l’élément déclencheur, il y avait le phénomène de l’émigration clandestine avec son cortège de morts, l’état de catastrophe sanitaire avec le couvre-feu qui faisait que ceux qui travaillent la nuit ne pouvaient plus le faire. Toutes les activités étaient ainsi bloquées. Les gens avaient du mal à assurer les trois repas du jour. La jeunesse désœuvrée. Tous ces facteurs ont conduit à la crise. M. le président, vous avez annoncé plus de 300 milliards pour les jeunes, mais il faut au préalable auditer toutes ces structures qui s’occupent de l’emploi des jeunes, situer les responsabilités et sanctionner les prévaricateurs. Au niveau local, M. le président, les préfets et les gouverneurs ne vous donnent pas la bonne information. On ne peut pas règler les problème des jeunes en faisant fi des Conseils de la jeunesse. Pour ce qui concerne les marchands ambulants, ils ont été déguerpis sans être recasés. Ça aussi c’est vrai problème. Autre chose: les mécaniciens, les artisans, les tauliers… ne savent plus où donner de la tête. Ils ont été délogés au profit de promoteurs à qui on a vendu des sites. M. le président, cette situation vous interpelle parce que ceux qui sont délogés sont des Sénégalais. Au niveau de Kaolack, il n’y a aucun Dac… M. le président les gens que vous avez responsabiliser ne sont que des baratineurs. Ceux qui doivent vous informer juste et vrai, vous trompent, M. le président. Nous sommes des jeunes et nous sommes en contact permanent avec les jeunes et les populations. Nous connaissons bien les jeunes… Nous avons eu à recueillir les préoccupations et les aspirations de la jeunesse. On ne peut pas règler les problème de la jeunesse sans savoir leurs difficultés à la base. Le favoritisme et l’injustice doivent cesser, M. le président. Vous n’êtes pas le président de l’Apr encore moins de Benno Bokk Yaakaar. Vous êtes le président de tous les Sénégalais. Donc vous devez mettre fin aux injustices dont souffrent les jeunes dans les projets de l’Etat, conformément à la Constitution. Tout jeune du pays ayant un projet bancable doit être financé, M. le président. En tant que jeunes, nous avons notre mot à dire M. le président. Et les jeunes qui sont derrière nous, nous allons les former et leur chercher des projets. Certes nous sommes brimés mais nous n’allons pas arrêter. On nous a arrêté et mis sous mandat de dépôt, mais cela ne saurait nous décourager. On poursuit dans cette dynamique de sentinelle des populations et des jeunes particulièrement. Mais la plupart des jeunes sont découragés parce que souvent on foule aux pieds leurs projets pourtant bien ficelés car ils ne sont pas de Benno Bokk Yaakaar. M. le président il est temps de mettre fin à cette injustice. Nous voulons un Sénégal de tous, un Sénégal pour tous, des financements pour tous ceux qui ont un projet bancable.

 

Pape SIMAKHA, coordonnateur national de la Plateforme Nay Leer Sénégal, membre du Collectif Samm sunu démocratie